LA LETTRE BLEUE (de l'opus Poussières de dune)
Dessin de la talentueuse artiste MARYSE-DESSINS

La lettre bleue
La trompette emplit de sons émouvants mes tympans. Stoppe net mes mains qui pianotent le clavier en cliquetis bruyants.
Les lèvres du musicien par l'embouchure, boursouflées sont sur le point d'éclater. Ses doigts enfoncent les pistons cuivrés nerveusement tandis que ses joues plagient la rondeur d'un petit ballon palpitant.
Maintenant, les arpèges du tempo ne sont plus bleus mais noirs ; les notes hurlent de souffrance et de désespoir.
Et le trompettiste souffle son âme dans l'instrument. Et, sur son visage, la sueur s'égoutte d'abord en perles de rosée, délicatement. Puis, ruisselle en larges sillons sur ses traits par la douleur, crispés.
Dès lors, les blanches, les noires après quelques soupirs deviennent cris, sanglots. Font frissonner ma peau de leurs déchirants échos. Comme le trompettiste, je ferme les yeux.
Alors, viennent s'imprimer sur mes iris le martyr de ses aïeux…..
© M. De Rodrigue
DES MAINS

En hommage aux aïeux dont le sang fleurit de coquelicots les prés.
Des mains saluent le drapeau de la Liberté.
Des mains Lucifer
Rougissent encore de pourpre la terre.
Des mains dans le soir
Se tordent de désespoir.
Des mains sur le visage
Retiennent des larmes, le sillage
Des mains élancées vers les cieux
Invoquent avec ferveur, l’aide de Dieu.
Des mains, l’une à l’autre, liées
Dansent sous un ciel étoilé .
Des mains douces et câlines
Caressent le grain de peau d’une féline.
Des mains innocentes
Pressent le sein de la mère, confiantes.
Des mains de garçonnets
Jouent au ballon prisonnier.
Des mains de petites filles
Plagient les grandes et se maquillent.
Et au loin, au creux des marais,
Dans les arabesques d’un crépuscule orangé,
Devant les flammes d’un feu de camp,
Des mains pincent les cordes d’une guitare, nostalgiquement.
Et la complainte du Gitan,
Brûle d’amour le cœur de la fille du vent.
© M.De Rodrigue
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#1
Avec quelle facilité tu décris le camp des gitans, délicatesse et flamme !
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#2
Merci pour ce partage
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#3
Merci Nicolas TISON, tout le plaisir fut pour moi !
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#4
Que c'est beau! Merci pour ces jolis mots.
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#5
Merci infiniment Elisa Galam pour ce joli compliment qui m'émeut bien plus que je ne saurais le dire !
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#6
Très beau !
Un lecteur qui aime votre ... votre plume.
Jacques
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ElfeBrune (samedi, 11 mai 2013 10:35)
Ce passage est terriblement émouvant et merveilleux aussi. J'en ai les larmes aux yeux...
TISON Nicolas (mercredi, 26 février 2014 19:38)
Magnifiques mots posés musicalement sur les pétales, telle la rosée
M. De Rodrigue (mercredi, 10 septembre 2014 16:19)
Merci pour ce passage dans mon univers ; à bientôt de vous lire !
Elisa galam (mercredi, 13 avril 2016 20:01)
Magnifique texte où les mots chantent avec beaucoup d'émotion.
EM De Rodrigue (mardi, 19 avril 2016 15:01)
Je suis émue que vous soyez sensible aux notes de musique de ce texte ! Merci de votre passage !
Jacques Y. (mardi, 27 février 2018 17:23)
On s'y croirait ! Magnifique poème qui nous porte en Louisiane .